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Ayask 1
Par Kirk
RPG Maker 2000
Année de sortie : 2007 pour la première, 2013 pour la version 1.3, objet de ce test
Statut : Complet
Progression dans le jeu au moment du test : dernier donjon
Sorti pour la première fois en 2007 et ayant fait l'objet d'un premier test par Samarus en 2009, Ayask avait fait l'objet d'une refonte conséquente pour en arriver à son résultat final en 2013.
Sous ses airs de RPG classique se cache en réalité une pépite discrète, qui conviendra aux amateurs de Suikoden. Mais à quoi s'attendre exactement ?
Kirk se concentre pour ce volet sur Misk, qui fait un peu figure d'homme du futur tombé sur une planète médiévale en plein conflit. Si l'histoire se révèle assez classique dans l'ensemble et fonctionne assez bien grâce au côté linéaire, on a toutefois quelques regrets, comme :
- les nombreuses coquilles, pour le coup variées. Grammar nazi s'abstenir.
- les personnages, sont généralement assez peu développés au niveau du caractère (si l'on excepte entre autre le trio principal Zaskia-Jenna-William, qui ont leur personnalité propre, et un vrai background pour ce dernier). On reste en surface, et on se retrouve bien souvent avec des pions qu'on embauche mais qui ne servent finalement à rien, à part augmenter le compteur de soldats pour les batailles, et l'habituel résumé final de "que sont-ils devenus ?" si vous les avez trouvés. Le pire restant quand même ces personnages qui donnent pour condition à leur aide de... joindre votre équipe.
- l'univers est lui aussi traité en surface, ce qui est encore plus dommage car ça rend certains goodies annexes comme la récolte d'anciens volumes assez bateau. Il existe bien des lieux historiques, mais il y a finalement assez peu à en tirer.
Malgré ces fragilités, le jeu s'en tire cependant plutôt bien grâce à la linéarité de la quête, ponctuée de quelques donjons annexes liés au recrutement de personnages secondaires. Le joueur ne risque également pas de se perdre, puisque les missions sont clairement énoncées, et une fois le château obtenu, Zaskia fait un rappel de votre mission.
Ayask est un Suikoden-like, c'est-à-dire qu'il mêle des combats en tour par tour classiques, des batailles à grande échelle et des duels.
Les combats au tour par tour restent classiques avec un système élémentaire simple (feu-glace-eau-foudre-lumière, mais vous aurez essentiellement affaire aux trois premiers) et une catégorisation des personnages par armes avec leur trinome avantage/faiblesse, logique compte tenu du gameplay. Cette sobriété et le déroulement de base de RM 2000 se marient relativement bien avec l'option Auto du combat de base, les combats étant sur cet aspect assez peu stratégiques (hors combats de boss). Les combats sont agréables et généralement assez rapides.
Le système de duel a bénéficié de sa propre programmation. Bien que classique (principe du pierre-papier-ciseaux avec une phrase indice de l'action de l'adversaire), il fonctionne parfaitement et est agréable.
Pour les batailles, l'auteur a de nouveau choisi le principe d'un pierre-papier-ciseaux, cette fois sans indice. mais avec quelques options qui viennent progressibement s'ajouter pour faciliter la vie du joueur, comme la vision de Zaskia (qui ne se trompe jamais, mais ne peut garantir que deux de vos coups), ou encore des soutiens offensifs, utilisables une fois. A noter également que chaque personnage recruté rajoute des points de vie à votre armée. Il est donc dans votre intérêt de les débusquer au mieux pour tirer profit de ces atouts, et pouvoir déjouer l'aspect aléatoire.
Un système qui s'avère assez déroutant de prime abord par rapport à l'habituel tactical avec les troupes en miniature, mais qui reste jouable en utilisant toutes les options, et s'avère finalement un peu plus rapide qu'une bataille standard.
Pour le reste, Ayask fonctionne sur le principe d'un RPG classique, avec de l'exploration de villes et donjons.
Visuellement, le jeu utilise un ensemble de ressources rippées et RTP qui se marient dans l'ensemble relativement bien, si l'on excepte quelques facesets (William, pourquoi nous as-tu fait ça ?).
Le mapping est également correct sans être transcendant, et les ressources sonores sont globalement bien choisies, même si l'on appréciera ou non les bruits qui donnent une sonorité de vinyle à tous les morceaux.
Ce qui marquera finalement plus le joueur, ce n'est pas tant le monde qu'il parcourt que les diverses interfaces faites main (duels, batailles, menu de sélection), qui s'avèrent très réussies en tirant parti des limites du logiciel.
Le jeu se déroule sur une dizaine d'heures, qui passent assez vite malgré le recrutement des personnages optionnels et l'exploration, ce qui se justifie par les points précédemment évoqués, à savoir une quête linéaire et un grind finalement assez peu poussé, si on excepte la seconde moitié du jeu. Les variations dans les systèmes de combat aident beaucoup au rythme du jeu en diversifiant les approches, et celui-ci trouve ainsi un bon équilibre avec une sensation de "ni trop, ni trop peu" pour le joueur.
On pourrait dire qu'Ayask n'est qu'un jeu RM de plus. Cependant, Kirk a réussi à créer une oeuvre qui, bien que n'étant pas sur-ambitieuse sur sa durée de vie, son scénario ou son gameplay, exploite bien les fonctionnalités de base de RM2000 pour apporter une expérience de jeu agréable, qui plaira aux amateurs de RPG/tactical ou aux joueurs plus inexpérimentés. On attend toujours la suite avec impatience !
Ecrit le 8 septembre 2020.
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