❤ 0 Test de Lumen, épisode 1 : Bemko et Ezechiel par Dawn
Bonjour à tous. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas fait un test (clin d’œil à ceux qui se souviennent de mes tests sur Pandora ; pour les autres, c'est par là : http://www.pandora-creation.com/ ). Mais bon quand c'est Lumen, que reste-t-il à dire, si ce n'est « je veux trop test ! » ? Et quand Imperium m'a proposé de béta tester son bébé, je n'ai pas résisté. Ceci est donc le premier épisode, qui dure environs 5h, et pose les bases de l'intrigue et de l'univers.
Petit rappel pour les derniers arrivés : Lumen est maintenant un projet semi-pro, qui se vend. 3 euros le jeu. C'est un pari, et bon je suis sûr que beaucoup d'entre vous en ont rêvé. Reste à savoir si le jeu en vaut la chandelle.
(J'ai fini le jeu deux fois : ceci est donc un vrai test, pas une preview comme j'en faisais souvent).
Lumen : une aventure explosive !
I Scenario
Puis un héros en habit vert surgit des cendres d'Hyrule... Euh, pas le bon jeu.
En rapide :
Le scénario de Lumen est classique mais la mise en scène léchée et le travail sur le background rendent les choses très agréables, et l'intrigue prend au corps.
Une source de pouvoir mystérieux, qui entraîne sur son sillage des ouragans de destruction : la guerre, les cataclysmes naturels, et la folie des hommes. Voilà le Lumen. Après un prologue qui met tout de suite dans l'ambiance, une courte introduction -qui rappellera sans mal celle d'un Zelda Wind Waker- nous plante le décor. Rien d'immensément nouveau, certes. De fait, ce premier épisode ne surprendra pas vraiment les habitués du genre. On suit en parallèle deux jeunes hommes dont les destins vont lentement se lier en une seule intrigue. Le premier, Bemko, est l'habituel jeune garçon qui entre dans l'armée et se lance dans ses premières aventures. L'autre, Ezechiel (pas un archange, mais presque...) est le pendant plus sombre du jeu, et apporte un contrepoint plus effrayant à cette aventure. Mais d'une façon générale, les thèmes sont traditionnels (la relation père-fils, la recherche du pouvoir ultime, l'aventure).
Le rival du héros. Traditionnel mais efficace
La guerre et la science... un mélange pas toujours très sain.
Les personnages suivent cette même pente : Bemko est fort et aventureux, il a un meilleur ami « prêtre » (healer disons) un peu plus tranquille et un rival, Charon, arrogant et au fond sympathique. Pour le moment, les « méchants » ont aussi une tête de méchants, même si les choses semblent plus compliquées qu'il n'y paraît. Par contre, les personnages secondaires sont vraiment sympathiques, et là le jeu commence à montrer sa vraie nature : originaux, nombreux, bien travaillés, attachants. Du fermier à l'instructeur de l'armée, de la petite amie aux assassins, ils sont vraiment là pour donner forme à l'univers, et ça se voit.
La mise en scène est très agréable. L'équilibre entre phases de jeu et scènes figées est très bien géré, et les dialogues sont de bonne facture. A part quelques moments parfois un peu maladroits sur des scènes un peu complexes, scènes d'amour ou de réflexion (mais je suis particulièrement dur, et d'autres seront peut-être moins exigeants que moi) c'est du tout bon. Les personnages, même les plus traditionnels comme Bemko, ont un caractère bien défini. En outre, certains des thèmes abordés, comme la guerre ou la science, le sont avec un tact et une finesse qui a pu même me rappeler un Xenogears (et ça, c'est un vrai compliment!).
Mais là où le jeu montre tout son potentiel, c'est dans l'univers. Même si ce sont les forêts, les montagnes, les villes enneigées, et tous les autres décors habituels, le travail graphique, les trouvailles de scénario et les systèmes de quêtes annexes font vraiment vivre le monde du jeu. L'exemple le plus fort est sûrement la ferme Baccus, une exploitation agricole presque capitaliste, et qui sert de garde-manger au continent entier. Mais du cimetière de Reza, la ville en cendres, aux bibliothèques du Palais de Jolianoras, tout contribue à immerger le joueur dans un univers vraiment bien pensé. Et comme je le disais, cela touche et met en relation toutes les facettes du jeu. Rien ne m'ennuie plus qu'un jeu dans lequel les systèmes de combat et l'univers sont disjoints, et ici j'en ai eu pour mon argent et plus. Le système de compendium de monstres est sous-tendu par une grande Ligue des Explorateurs, les monstres les plus puissants semblent être des enjeux pour les invocateurs des différentes nations en guerre, et ainsi de suite. Là dessus, Imperium a fait un travail monstrueux, et ça marche du tonnerre !
La ferme de Baccus : impressionnante jusque dans ses moindres détails
Une mappemonde interactive : les systèmes de jeu s'imbriquent parfaitement dans l'univers
II Gameplay
Va y'avoir du sport !
En rapide :
Du très bon. Un système de combat aux petits oignons et plein de systèmes secondaires et de mini-jeux.
Non parce que c'est bien un scénario tout ça, mais bon un jeu c'est un jeu, et ça Imperium l'a bien compris. Les systèmes dans Lumen sont nombreux, peaufinés, agréables à jouer, bref là dessus on peut difficilement faire mieux dans son genre.
Tout d'abord les combats sont intéressants, parfois haletants, la difficulté bien dosée, si bien que les monstres peuvent faire de bons dégâts sans que chaque combat soit une tuerie sans nom. L'utilisation de flèches pour attaquer et contrer est bien faite, et ce petit aspect QTE marche très bien, équilibrant bien l'aspect contrainte (pour attaquer) et opportunité (pour se défendre ou contrer). Les sorts sont nombreux et leurs effets distincts, ce qui permet de créer de nombreuses stratégies. L'utilisation des éléments est nécessaire, surtout contre les boss, mais on a assez d'indices pour pouvoir se préparer et les contrer efficacement. L'évolution des personnages se fait par l'utilisation de « perles » qu'on récupère en combattant des monstres. Ce système marche bien, même s'il est à mon avis trop dur d'élaborer à ce niveau une vraie tactique. On se retrouve souvent à dépenser ses perles un peu au hasard, surtout quand on sait que les perles servent à tous les personnages, et que donc il faut en garder pour tout le monde. Mais là encore, la difficulté est bien dosée, et on a une marge d'erreur, à condition d'entendre les avertissements que donnent les PNJ. A noter enfin que les monstres sont variés, et que le compendium est vraiment un ajout intéressant, qui va en outre avec des récompenses parfois très alléchantes.
D'une façon générale, c'est sur ces systèmes secondaires que Lumen montre sa qualité. Il y en a pour tous les goûts, toujours bien faits, toujours bien expliqués, jamais frustrants, souvent innovants. On a droit aux traditionnelles recherches d'indices, à un système de négociations, à des phrases d'infiltration, et le tout parfaitement implémenté : petit tuto au début, indices visuels ou sonores efficaces, vraiment digne d'un jeu pro. A mon avis, Star Ocean 0 de Jyuza à son meilleur ne faisait pas mieux. Par ailleurs, les quêtes secondaires permettent d'en apprendre plus sur le monde, sur les héros de l'aventure et ainsi de suite. Là encore, l'univers est privilégié, et Lumen se donne les moyens de le déployer.
Lumen foisonne de systèmes et de mini-jeux très bien faits
Chaque système est expliqué par un petit tuto sobre et efficace
III atmosphère
Lumen peut être un jeu froid et dur comme la pierre
En rapide :
Ca claque. Si vous aimez la 2D vue d'en haut et le RTP style, ce jeu est le meilleur que je connaisse dans le genre. Non seulement c'est beau mais c'est hyper varié et ça a du caractère. Et les musiques sont excellentes.
Bon, ceux qui me connaissent savent que mes tests sont d'habitude décomposés en « scénario », « gameplay » et « univers ». Mais vu tout ce que j'ai déjà dit sur l'univers, et son importance pour tous les aspects du jeu, je n'aurais fait que me répéter. Néanmoins, je dois encore parler des graphismes, des musiques et des sons etc... Donc on va reprendre un peu tout ça.
Je vais commencer par les graphismes. Allons au plus simple : soit vous aimez que la 3D de la PS3, et vous êtes pas au bon endroit, soit vous allez aimer Lumen. Franchement, dans le style 2D vu du dessus, à part Aedemphia, je crois que j'ai jamais vu aussi foisonnant et homogène que Lumen. C'est du niveau des meilleurs jeux SNES. C'est sobre et RTP like au premier abord, mais tout est bien fait, les maps et les designs de villes, de donjons etc... sont très bons. Et ça fourmille de personnages avec des uniformes superbes, de mouvements animés (quand on personnage tire son épée, montre un objet etc... on le voit faire, et c'est toujours propre et beau), et de plein de petits détails super (regardez les tableaux dans les maisons : c'est souvent génial). Les facesets sont aussi de très très bonne facture, et tout est homogène et agréable.
Les musiques sont elles-aussi travaillées, originales. Ce n'est pas du Uematsu, mais ça se défend tout-à-fait, et elles se fondent extrêmement bien dans l'univers du jeu. Tout petit bémol pour les effets sonores, parfois un peu décevants. Mais dans l'ensemble, c'est très bon de ce côté aussi.
Mais là encore, l'important n'est pas tant la qualité individuelle que le merveilleux travail d'ensemble. Tout contribue à ce que l'univers ait sa marque propre, et son intérêt. Quand on a dit ça, je crois qu'on a tout dit.
Préparez-vous à rencontrer plein de nouveaux visages
Notez les personnages qui dorment, la petite lumière à la fenêtre, les habits dans la salle d'eau. Le souci du détail est énorme
Conclusion
A l'assaut, bande de moules !
Vous l'aurez compris sans mal, Lumen m'a impressionné ! Très peu de jeux amateurs, et même assez peu de jeux indie pros, sont aussi beaux, si bien peaufinés, et ont un univers aussi travaillé. Il manque encore à Lumen l'intensité dramatique ou épique de certains autres jeux, en particuliers du making anglophone, mais les épisodes suivants pourraient faire voler en éclats cette réserve, et je ne peux qu'espérer voir la suite faire honneur au travail d'Imperium et à la profondeur de l'univers présenté dans ce premier épisode.
Franchement, si vous avez jamais rêvé de vous lancer dans la création de jeux pros, aidez ce projet à réaliser son rêve : il en vaut la peine. Et sinon, si vous cherchez simplement un bon jeu qui vous fera passer cinq heures très agréables, vous ne risquez pas non plus d'être déçus.
Positif/Négatif
-Un univers extrêmement travaillé
-Un gameplay intéressant, varié et bien implémenté
-C'est beau !
-Un début de scénario assez traditionnel
That's all, Folks !
Dawn
Test écrit en 2009.
Note du staff : la démo testée en 2009 n'est plus représentative de l'état actuel du jeu.
Images refaites le 21 mai 2021.
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